Somalia : Country without Laws
À l’invitation de la Commission européenne et de la Mission des États-Unis auprès de l’Union européenne, ACP a participé ce mardi 11 janvier 2011 à la projection-débat du film Somalia – Country without Laws (La Somalie – un pays sans lois) du réalisateur Ashwin Raman. Étaient notamment présents des représentants de la diaspora somalienne d’Europe et des États-Unis. Parmi les intervenants, Hashi Shafi, directeur exécutif de l’association Somali Action Alliance, a évoqué la situation des milliers de Somaliens condamnés à fuir le pays ou à tenter d’y survivre dans des conditions inhumaines. Il a également souligné la vitalité et l’engagement des membres de la communauté somalienne américaine. Un tiers des Américains d’origine somalienne vivent dans le Minnesota.
De son côté, Ibrahim Abikar Noor, un autre représentant engagé de la communauté somalienne de Minneapolis, a rappelé que malgré l’extrême violence de la situation et le chaos qui règne en Somalie, il n’y a aucune fatalité. Le pays a connu la paix et pourrait la connaître à nouveau. Il a également insisté sur le caractère intolérable du recours systématique aux enfants soldats et souligné qu’au-delà des constats, des solutions urgentes sont nécessaires. Un sentiment partagé par nombre de personnes présentes qui s’interrogent sur l’identité des personnes et des États qui soutiennent financièrement et militairement les seigneurs de guerre.
Une représentante de la communauté somalienne des Pays-Bas a fait part de la très grande détresse dans laquelle se trouvent les réfugiés somaliens qui débarquent en Europe et aux Pays-Bas en particulier où ils connaissent de grandes difficultés d’intégration. Souvent jeunes et très fragiles psychologiquement, les nouveaux arrivants en provenance de Somalie n’ont connu que la guerre et l’absence de toute règle. Il y a là pour l’Union européenne un défi à relever avec le soutien des membres de la diaspora somalienne qui ont quitté la Somalie au début des années 90 et vivent en Europe depuis parfois près de 30 ans. Les femmes somaliennes, a-t-elle ajouté, sont quotidiennement violées et mises en esclavages en Somalie. La vie d’un homme en Somalie est particulièrement pénible. Il n’y a pas de mots pour décrire celle d’une femme.
Ashwin Raman, le réalisateur du film présenté mardi, confirme évidemment les propos. Il dit avoir connu de nombreuses guerres dont celle du Vietnam qui lui a laissé des souvenirs terribles. La situation à laquelle il a été confronté l’année passée lors du tournage de son film à Mogadiscio dépassait tout ce qu’il pouvait craindre et imaginer. Aucun soldat de première ligne n’a plus de 20 ans, du matin jusqu’au soir les tirs sont permanents et la situation devient chaque jour de plus en plus complexe.
