Le belgo-djiboutien Mr Daher Ahmed Farah, Président du parti MRD et porte-parole de l’USN, vient d’être arrêté à Djibouti. Depuis Bruxelles, Maître Zakaria Abdillahi, Président de la Ligue djiboutienne des droits de l’Homme et Mr Ali Deberkale, Représentant de l’USN auprès de la Belgique et de l’Union européenne dénoncent une arrestation arbitraire en représailles de la tournée diplomatique qu’ils ont entamé lundi à Bruxelles, à la veille des élections européennes du 25 mai prochain.
Ce jeudi 22 mai 2014 à 14h45, des agents de la police criminelle se sont présentés au domicile de Mr Daher Ahmed Farah. Après avoir été contraint de leur remettre son ordinateur et tous les documents qui se trouvaient dans son bureau, l’opposant belgo-djiboutien a été une nouvelle fois arrêté et emmené à la brigade criminelle de la police dit « la sortie ». En fin de journée, il n’avait toujours pas reçu la visite d’un avocat et n’avait pas été autorisé à boire et à manger.
« Nous sommes vraiment très inquiets », soulignent les militants et la famille de Daher Ahmed Farah présents depuis ce midi aux abords du commissariat. « Sans nourriture et sans eau, il est très difficile de résister longtemps, les policiers sont extrêmement agressifs et l’on ressent une tension inhabituelle », rapporte le Vice-président du parti MRD, Mr Souleiman Farah Lodon, également sur place.
Cette arrestation intervient alors qu’à Bruxelles, Ali Deberkale Ahmed (USN) et Maître Zakaria Abdillahi (LDDH) multiplient les rencontres avec des défenseurs des droits humains et des personnalités politiques belges. « C’est chaque fois la même chose », déplore Ali Deberkale Ahmed, « dès que notre travail diplomatique porte ses fruits, le régime s’en prend directement à nos collègues et aux militants au pays ».
« Aux côtés du Premier Ministre belge, Elio Di Rupo, j’ai participé lundi à l’inauguration d’un espace à la mémoire de Stéphane Hessel. Le soir même je dînais aux côtés de l’épouse de Stéphane Hessel et de nombreuses personnalités qui m’avaient invité à leur parler de la situation des droits de l’Homme à Djibouti. Il n’en fallait pas plus pour rendre furieux le régime djiboutien qui se venge. C’est insensé. », rapporte Zakaria Abdillahi, le Président de la Ligue djiboutienne des droits de l’Homme. « À Djibouti le débat démocratique est interdit et sévèrement réprimé. Je demande aux Européens de s’indigner avec nous et de venir en aide à la population djiboutienne ».
Depuis le 1er mai 2014, une nouvelle vague d’arrestation et d’emprisonnements arbitraires frappe de nombreux opposants politiques et de jeunes militants pacifiques en lutte contre la dictature. Les journalistes sont également et particulièrement ciblés par les attaques du régime. Depuis plusieurs années, tous les regards du régime sont tournés vers Bruxelles où de nombreuses initiatives diplomatiques contre la dictature sont entreprises et couronnées d’un certain succès.
Le Président de l’Association Cultures & Progrès,
Dimitri Verdonck