Communiqué de Presse. Ce lundi 16 septembre 2013, le président djiboutien, Ismael Omar Guelleh, était en visite à Bruxelles où il s’est invité à la table des discussions relatives à la reconstruction de la Somalie. Confrontée à une violente répression de la part du régime dictatorial au pouvoir depuis 36 ans à Djibouti, la population djiboutienne et sa diaspora en Europe, n’ont pas souhaité laisser le président voyou – comme le surnomment désormais tous les Djiboutiens – venir impunément donner en Europe des leçons de gouvernance au voisin somalien alors qu’il est responsable de la profonde crise politique qui paralyse son propre pays, depuis les élections contestées du 22 février 2013.
Dans le contexte de cette visite, plusieurs actions ont dès lors été organisées par les militants djiboutiens des droits de l’Homme et de la démocratie. Dans les heures et les jours qui viennent, je reviendrai sur ces actions qui ont connu un vif succès et méritent largement d’être médiatisées, commentées et analysées. Certains d’entre ces militants ont également de décidé de frapper les esprits de manière marquante en prenant possession provisoirement, pacifiquement et symboliquement de l’ambassade de Djibouti en Belgique. Il faut dire que le ressentiment de la population est très grand, surtout depuis les dernières exactions commises par le régime avec un incroyable mépris pour la vie humaine et en dépit des sévères critiques adressées au dictateur djiboutien par le Parlement européen, le 04 juillet dernier.
Sur ce dernier point, je tiens à souligner qu’avant de mener son action à l’ambassade, le groupe d’activistes a choisi de me contacter pour m’informer, dans les grandes lignes, de son projet et me demander d’en assurer la couverture médiatique. En tant qu’ami de Djibouti, en tant que défenseur des droits de l’Homme et de l’État des droit, ainsi qu’en tant que président de l’Association Cultures & Progrès qui pratique le journalisme associatif, j’ai moi-même alerté plusieurs journalistes et je me suis rendu sur les lieux dès que j’ai été informé de la prise effective de l’ambassade. J’y ai pris des photos et des vidéos. Je ne le regrette pas et j’en suis même plutôt fier. L’isolement médiatique dans lequel se trouve Djibouti est intolérable.
Je n’ai évidemment pas mis un pied dans l’ambassade et je ne m’associe aucunement à l’action qui a été menée. Pour ce que j’en ai vu, je peux témoigner de la parfaite organisation des activistes et du caractère pleinement pacifique de leur action.
Dimitri Verdonck, Président d’ACP asbl