Djibouti : Le président Guelleh poursuit sa fuite en avant

Ismaël Omar Guelleh - Daher Ahmed Farah

Depuis ce mardi 22 avril 2013, Mr Daher Ahmed Farah, porte-parole de la coalition des opposants (USN), a une nouvelle fois été arrêté et emmené à la prison de Djibouti (Gabode) dont il ne ressortira pas avant l’examen de son affaire. Un examen déjà reporté à deux reprises et désormais remis aux calendes grecques ! Depuis des mois, des années même, le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, laissait entendre au très complaisant Jeune Afrique et aux rares journalistes indépendants à qui il a accordé des entretiens, que son opposition n’était pas à la hauteur de ses attentes. Récemment, il était même allé jusqu’à déclarer ceci : cherche opposants désespérément. En engageant aujourd’hui avec Mr Daher Ahmed Farah ce bras de fer absurde qui oppose la force physique à la force des mots, une élite lâche et corrompue à une rue courageuse et déterminée, le président Omar Guelleh se montre incapable de gérer le pays autrement qu’en dictateur. Depuis le 22 février 2013, dans certaines chancelleries, dans certains cercles et dans tout ce que le régime djiboutien compte de relais pour diffuser la propagande officielle, on invite l’opposition à faire preuve de… maturité. Entendez : à respecter les résultats officiels (toujours pas disponibles) et à attendre son heure ! Par son comportement, le président djiboutien montre enfin à la face du monde que l’immaturité est depuis longtemps dans son camp et celui du régime qu’il préside. Tel un enfant colérique et capricieux pris au piège de ses contradictions, le président djiboutien qui sent le vent tourner fait n’importe quoi et n’en devient que plus dangereux. Avant de lui infliger une punition largement méritée, il est donc urgent que des adultes lui intiment de cesser de faire des bêtises et de l’empêcher de casser tous ses jouets. En l’occurrence les bêtises sont lourdes et les jouets sont des vies humaines.

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