Des élections législatives sont prévues le 22 février 2013 à Djibouti. Dans cette perspective, Mr Daher Ahmed Farah, le président du principal parti d’opposition qui vivait en exil en Belgique depuis neuf ans, a décidé de retourner au pays. Dans une récente tribune[1], la FIDH et ACP asbl attiraient l’attention sur le caractère risqué de cette initiative et rappelaient l’état déplorable de la situation des droits humains à Djibouti.
Depuis son arrivée à Djibouti il y a moins d’un mois, l’opposant Daher Ahmed Farah a été régulièrement convoqué dans les bureaux des services de renseignement et de documentation de la gendarmerie (SDR) de Djibouti. Ce mardi 05 février 2013 à 16.30, il a une nouvelle fois été convoqué au même service où il a passé la nuit avant d’être transféré à la sinistre prison de Gabode. L’Association Cultures & Progrès dénonce l’arrestation arbitraire du belgo-djiboutien Daher Ahmed Farah et son emprisonnement.
Comme à leur habitude et en violation flagrante des droits les plus fondamentaux, les autorités djiboutiennes brandissent la menace terroriste pour justifier la mise à l’écart systématique des opposants politiques et des défenseurs des droits humains en pleine campagne électorale, une méthode régulièrement dénoncée par des structures telles que la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT), Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), Reporters Sans Frontières (RSF) ou encore la Confédération internationale des syndicats (ITUC-CSI).
Ce mardi 05 février 2012, en Commission des Relations extérieures du Sénat de Belgique, en réponse à une question posée par la Sénatrice Marie Arena, notre Ministre de la Défense Pieter De Crem a signifié n’avoir pas abordé la question des droits de l’Homme avec le Premier Ministre de Djibouti qu’il a reçu le 19 janvier 2013 à Bruxelles. L’Association Cultures & Progrès déplore cette attitude complaisante à l’égard d’un haut représentant d’un régime non démocratique et souligne que les intérêts de la Belgique et de l’UE à Djibouti ne peuvent en aucun cas justifier de renoncer à nos valeurs et engagements internationaux en matière de respect des droits humains.
Craignant pour l’intégrité physique de l’opposant politique Mr Daher Ahmed Farah, l’Association Cultures & Progrès demande que le gouvernement belge et les plus hauts représentants de l’Union européenne s’enquièrent sans délai de ses conditions de détention et communiquent sur ce point. L’Association Cultures & Progrès leur demande par ailleurs de protester fermement contre son arrestation et d’exiger sa libération immédiate.